Il est décédé avant notre dépôt de plainte. On ne saura donc jamais ce qui se serait passé.
Plusieurs personnes ont été très mal à l'aise lorsqu'elles ont été appelées à la barre et qu'on leur a demandé pourquoi elles n'avaient rien dit alors qu'elles savaient des choses. L'une d'entre elles, notamment, une prof d'EPS, avait 27 ans au moment d'un déplacement pour un tournoi par équipes, à l'époque où Astrid et Mathilde se faisaient agresser. Il avait demandé à dormir dans la même chambre qu'Astrid, et Mathilde devait dormir avec un autre accompagnant, un adulte de 45 ans. Outre cet homme et cette femme de 27 ans, il y avait d'autres adultes dans l'équipe, mais personne n'a rien dit.
Personne d'autre que lui n'a été inquiété par la justice dans notre affaire. Il y avait pourtant eu beaucoup de manquements. Comment peut-on permettre à des jeunes de 14 ou 15 ans de dormir avec l'entraîneur au motif que celui-ci l'a demandé ? En tant qu'enseignante, si je me trouvais dans une telle situation, ce ne serait pas possible. Je trouve cela fou qu'à l'époque personne n'ait réagi… C'est dû à l'emprise qu'il avait, pas seulement sur nous, mais sur le club tout entier : les gens avaient peur de lui car c'était quelqu'un de violent. Il avait assis son autorité sur tout le monde. Il était omnipotent dans le club, il décidait de tout et on lui passait tout. C'était un terrain favorable pour les violences que nous avons subies.