Je m'associe entièrement à Mme la présidente pour saluer le courage dont vous avez fait preuve durant ce témoignage – et j'imagine ce que vous avez dû vivre aussi au moment du procès. Merci beaucoup.
L'objectif de cette commission d'enquête est de déterminer les dysfonctionnements ou les défaillances au sein des fédérations, notamment en matière de violences sexistes et sexuelles (VSS), mais il peut s'agir d'autres faits de violence, comme ceux que vous avez mentionnés : des paroles, des violences physiques ou des discriminations. Dans tous les témoignages de victimes que nous avons entendus depuis le début de nos travaux, nous avons retrouvé un schéma assez similaire : le jeune est isolé, il ne voit que son entraîneur, avec lequel il entretient une relation très poussée. Par ailleurs, une responsabilité pèse très tôt sur les jeunes sportifs, vis-à-vis de leur famille, de leur entraîneur et de leur club : ils doivent accomplir des performances. Même si l'omerta a été un peu levée, on a le sentiment que la situation perdure au sein des clubs et des fédérations. D'ailleurs, plusieurs personnes appartenant à l'écosystème – sportifs, dirigeants ou entraîneurs – nous ont dit qu'elles avaient peur de témoigner ou même de parler car elles risquaient d'être mises à l'écart et sanctionnées, par exemple en se voyant interdire de participer à des compétitions.
La Fédération française de tennis (FFT) s'est constituée partie civile dans le cadre du procès contre votre ancien entraîneur. Le premier dysfonctionnement concerne votre ancien club, où régnait l'omerta, comme vous l'avez dit à demi-mot : de nombreuses personnes semblaient avoir des soupçons, ou en tout cas savoir que l'entraîneur avait un comportement inapproprié, mais les bonnes performances du club pourraient avoir poussé certains à fermer les yeux. Est-ce que vous nous le confirmez ?