On peut trouver des arguments pour et contre. Je m'exprimerai à titre personnel, sans engager la rédaction qui ne s'est pas prononcée à ce sujet. Il est possible que l'interruption systématique des matchs décourage les fautifs de récidiver et qu'à terme, on n'ait plus à déplorer ces comportements mais nous n'en sommes pas certains. L'interruption, à l'initiative des joueurs, d'un match entre le Paris-Saint-Germain et un club turc a marqué les esprits en France et à l'étranger. Je ne serais pas opposé à une telle pratique, ne serait-ce qu'à titre expérimental. Restons humbles, cependant. Au-delà des actes racistes, de nombreux comportements répréhensibles sont à déplorer dans les stades et personne n'a réussi, jusqu'à présent, à y mettre fin. Il ne suffira sans doute pas d'interrompre les matchs.
En revanche, il faudrait revoir le traitement que la justice réserve à ces actes. Les dirigeants sportifs ont un rôle à jouer pour prévenir de tels faits mais leur pouvoir s'arrête à la sortie du stade. C'est alors que la justice intervient, ne serait-ce que pour interdire de stade ces individus, durant un certain temps. Cela étant, la justice n'a pas que cela à faire et le traitement de ces faits n'est pas leur priorité, ce qui est logique. Il peut y avoir un fossé entre la médiatisation de ces affaires – elles sont souvent très médiatisées – et le sort qui leur est réservé par la justice, laquelle fait ce qu'elle peut avec les moyens dont elle dispose.