Je ne suis pas le directeur de la chaîne mais je peux tout de même vous donner une idée de l'évolution de l'image du sport féminin. Lorsque je suis arrivé dans cette rédaction, en 2002, c'était par des brèves d'une dizaine de lignes que l'on rendait compte des matchs de l'équipe de France féminine de football. La manière dont ce sport est considéré aujourd'hui n'a plus rien à voir. Les avancées sont spectaculaires. Très régulièrement, nous consacrons la une à l'équipe de France féminine de football ou à d'autres équipes féminines. Je n'irai pas jusqu'à dire que nous traitons de la même façon les compétitions masculines que féminines mais nous les envisageons comme des compétitions à part entière, soumises aux mêmes enjeux et aux mêmes problématiques. Bien sûr, il est toujours possible de faire mieux mais L'Équipe fait son travail et médiatise les compétitions féminines comme les sportives. Cela étant, les médias ne peuvent pas tout. La responsabilité de mettre en valeur et de promouvoir le sport féminin revient avant tout aux fédérations, nationales ou internationales, à leurs dirigeants, aux acteurs économiques, au monde sportif lui-même. La télévision et la chaîne L'Équipe en particulier, ont un rôle à jouer, c'est vrai, même si nous ne sommes pas un acteur majeur en termes d'acquisition des droits sportifs, d'autres acteurs ayant des moyens bien plus importants que les nôtres. Nous pouvons être proactifs et prescriptifs sur ces sujets et nous le sommes en de nombreuses circonstances mais nous reflétons aussi le sport tel qu'il est. Même si nous pouvons infléchir la tendance pour tenter de montrer le sport tel qu'on voudrait qu'il soit, nous ne pouvons pas transformer la réalité auprès de nos lecteurs.