Pour compléter votre propos liminaire que j'ai trouvé très bref, je m'interroge sur le traitement du racisme par votre journal, le traitement de tous les racismes. Je lis L'Équipe depuis de nombreuses années. S'il y a de nombreuses pages sur des faits de racisme inadmissibles dans les stades et à leurs abords, par des joueurs ou des supporters, pas une seule ligne en revanche sur le racisme anti-blanc ! En voici une preuve récente. En août dernier, la coureuse américaine Sha'Carri Richardson a été sacrée championne du monde du 100 mètres à Budapest. Après sa performance, on l'a vue, sur les réseaux sociaux où son attitude a légitimement beaucoup choqué, refuser ostensiblement de répondre aux journalistes blancs avant de s'arrêter pour répondre aux questions d'un journaliste noir. Le 28 août, lorsque vous faites le bilan des performances, cette séquence inadmissible et choquante est intégrée dans la catégorie « On a aimé », ce qui est ahurissant. Vous avez qualifié ce comportement raciste de « clivant ». Or, si une athlète blanche avait refusé de s'adresser à des journalistes noirs, je ne suis pas sûr que le traitement de l'épisode aurait été le même.
Ma question est simple : y a-t-il une différence de traitement pour vous entre les racismes ? Les racismes sont-ils différents dans le sport ? Le racisme anti-blanc y est-il une réalité, particulièrement dans le football, amateur et professionnel, comme cela avait été mentionné par Pierre Ménès ?