. – Je reviens au recyclage chimique. Comme pour le recyclage mécanique, sa performance dépend de la qualité des éléments introduits dans le réacteur chimique, ce qui nécessite d'obtenir une quantité suffisante pour un retour sur investissement et une qualité normalisée, car les équipements industriels sont coûteux. En effet, pour recycler du polypropylène, il n'est pas souhaitable que des substances parasites (polystyrène, polyéthylène, etc.) se trouvent à l'intérieur du réacteur. Cette logique entraîne des coûts importants de collecte. Pour pouvoir fonctionner, ces unités de production, qui pour des raisons économiques capteront un volume très important de déchets sur des gisements dispersés sur l'ensemble du territoire national, voire communautaire, seront obligées de procéder à de la collecte en plusieurs endroits.
Pour une unité de recyclage chimique, 200 000 tonnes seront nécessaires. Cette quantité sera recherchée en France et à l'étranger. Un camion transportant 10 à 12 tonnes de matières, 17 000 camions seront requis. Dès lors, un impact CO2 sera à relever. Cet impact se trouve au cœur d'un sujet essentiel, celui de la comparaison avec l'impact CO2 actuel. Lorsque j'utilise du papier, du carton ou du bois, je regarde l'impact CO2. L'analyse de cycle de vie permet de procéder à cette évaluation facilement. Cet outil est normé. Toutefois, l'ACV ne prend pas en compte l'impact du plastique en termes de microparticules, lorsqu'il est perdu dans la nature. Il y vieillit, s'érode, se dégrade et se fragmente. On compare des objets sans observer l'ensemble de leurs inconvénients. Le CO2 en matière de plastique correspond à l'empreinte initiale, moyennant cette réflexion sur le CO2 stocké. Cependant, l'objet en plastique doit souvent être recyclé. Un impact supplémentaire apparaît alors. De plus, nous ne devons jamais nous limiter aux impacts CO2, car d'autres impacts ne sont aujourd'hui pas pris en compte dans la méthode de calcul.