Je tiens déjà à rassurer le rapporteur. Je ne suis pas choqué par les divergences de lignes éditoriales. C'est très bien qu'il y ait une liberté totale à ce niveau. Je relevais simplement qu'il y avait quand même une influence politique à employer certaines formules et à axer ses sujets selon certains points de vue. C'est une orientation politique, qui n'est en soi pas condamnable, mais qu'il convient de relever.
Vous nous avez dit tout à l'heure être un simple spectateur. En observant votre pratique et celle de vos confrères qui vont au contact, parfois en grande proximité, des forces de l'ordre quand elles exercent dans un contexte de dangerosité extrême, recevant des pierres et des tirs de mortier, on a le sentiment que vous cherchez les coups et les images qui vont ensuite être présentées comme de prétendues violences policières. N'y a-t-il pas un problème dans la façon dont vous exercez, dans cette recherche de la confrontation ? Les forces de l'ordre, quelquefois, ne voient pas la différence compte tenu de l'accoutrement qui est le même, quelquefois compte tenu des mots et des méthodes qui sont les mêmes entre les manifestants, les éléments violents et les reporters de rue.
Autre réflexion sur un propos que vous avez tenu tout à l'heure et qui m'a interpellé : vous avez dit vous sentir, vous et vos confrères, des gardiens de la démocratie. Vous dites qu'on ne donne pas la parole à certains, ce qui les pousse à casser. Est-ce la démocratie pour vous ? C'est particulier de justifier certaines violences dès lors que les personnes n'auraient pas la parole.