Vous avez parlé de sacralisation de la carte de presse et je pense, effectivement, qu'elle existe un peu. Je ne rencontre pas de problème à chaque manifestation. C'est lorsque le contexte social, médiatique et politique est vraiment tendu que les fouilles sont plus fréquentes, mais nous ne sommes pas les seuls visés. C'est aussi valable pour les manifestants. C'est dans de tels contextes que notre matériel est confisqué. Cela m'est arrivé une seule fois, par chance.
Des consignes sont-elles données envers les journalistes indépendants ? Je ne le sais pas. Par contre, je veux vraiment insister sur le fait que la confiscation des équipements de protection individuelle place les gens en situation de danger. Ce serait comme demander à un agent des forces de l'ordre d'intervenir sans son casque.
Lors de la manifestation relative à la loi du 25 mai 2021 pour une sécurité globale préservant les libertés, je n'ai pas été placé en garde à vue. Cela ne m'a pas été notifié. Avec un collègue photographe, nous avons été menottés, installés dans une voiture de police et amenés au commissariat. On m'a confisqué mon matériel de protection, c'est-à-dire mon casque, mon masque à gaz et mes gants. On m'a remis un document indiquant qu'ils avaient été pris et je suis revenu les chercher quelques jours après.