Ce jusqu'au-boutisme, cette radicalité dans les idées qui s'ajoute à celle des actions, ne vient pas non plus de nulle part. Le mouvement écologiste n'était pas incompatible avec la concertation, la discussion ou les voies démocratiques. Au contraire : il s'était engagé en faveur de la conférence citoyenne pour le climat réunie par Emmanuel Macron. Les militants espéraient qu'amener des Français de différents horizons à composer des solutions contre le réchauffement climatique ferait naître une situation de concorde.
Mais une déception a suivi et certaines mesures ont montré que les espaces de discussion démocratique étaient de plus en plus réduits. Je pense ici notamment à la loi du 7 décembre 2020 d'accélération et de simplification de l'action publique et à la loi du 10 mars 2023 relative à l'accélération des énergies renouvelables, qui ont limité les temps de débat. Cette évolution a conduit le mouvement écologiste à se dire qu'il ne pourra pas être entendu. Face à cela, le bras de fer est privilégié, ainsi qu'une proposition de société alternative qui s'oppose totalement au modèle en place aujourd'hui. La confrontation s'impose donc. De fait, il convient de regarder dans le rétroviseur pour comprendre comment nous en sommes arrivés là.