Les dernières mobilisations, qui ont beaucoup fait parler d'elles dans les médias, ont coûté le soutien d'une partie de l'opinion. Je pense notamment à la dégradation de serres agricoles près de Nantes ou à la manifestation contre le projet ferroviaire Lyon-Turin.
Si on analyse le discours des Soulèvements de la Terre ou des organisations qui soutenaient ces mobilisations, on comprend leur raisonnement et pourquoi ces dossiers sont perçus comme des projets génocidaires. Néanmoins, ce n'est pas audible pour le grand public. Quelque part, ils se sont coupés de l'opinion en s'engageant sur de tels dossiers. À ce titre, l'exemple du Lyon-Turin est singulier. Nous sommes face à deux visions du monde complètement différentes. En s'opposant au projet de liaison ferroviaire, ils s'opposent à l'échange exponentiel de marchandises dans une économie mondialisée. Toutes les initiatives qui ne seraient pas dans une logique de décroissance, selon eux la seule à même de résoudre le problème climatique, sont contestées. Elles le seront sans doute encore à l'avenir.
Voient-ils les efforts consentis par l'État ? Oui et non. Ils voient les efforts. Mais pour eux, ils ne suffisent pas. On en revient ici à ce que nous disions plus tôt : ils ne croient plus au temps long. Par exemple, pour Dernière Rénovation, il reste moins de trois ans pour agir. Le long terme ne rentre donc pas en adéquation avec leur mode de pensée.