Le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre mentionne le géographe Andreas Malm, auteur de Comment saboter un pipeline. Il est le penseur qui a mis fin à l'écologie comme consensus pour en faire une lutte clivante, anticapitaliste. Il est l'auteur de la théorie du « capitalocène », qui s'oppose à l'anthropocène. Selon lui, le responsable de la crise climatique n'est pas l'espèce humaine dans son ensemble, mais la société capitaliste thermo-industrielle basée sur les énergies fossiles. Il faut donc cibler ce système et ses défenseurs.
Andreas Malm s'oppose au capitalisme industriel, au capitalisme vert, et au solutionnisme technologique. Mais le décret de dissolution pourrait faire penser qu'il est un révolutionnaire, et il faut lui apporter un bémol. Il n'appelle pas à renverser le capitalisme, mais à s'attaquer à ses symptômes. Selon lui, si l'on demande des mesures simples, le système défendra irrémédiablement le statu quo, la population s'en rendra compte et le processus révolutionnaire viendra de lui-même. Il appelle cependant à agir sur tous les fronts, en particulier juridique : il faut utiliser les outils de l'État bourgeois.
Andreas Malm milite pour des actions directes selon la stratégie du flanc radical, par exemple mise en œuvre à Sainte-Soline. Il s'agit d'appeler le mouvement écologiste à s'allier avec des groupes plus durs, notamment l'ultra gauche, pour faire planer la menace de la violence et amener les pouvoirs publics à discuter avec l'aile modérée du mouvement. À Sainte-Soline, cette menace de la violence s'est transformée en violence : ils ont été débordés par leurs alliés.