Vous avez évoqué ma carrière : le préfet de police de Paris n'est pas tout à fait un préfet de droit commun ; ses fonctions diffèrent de celles d'un préfet de département ou de région. Il est d'ailleurs compétent pour l'ensemble de l'agglomération parisienne.
Le régime juridique actuel du droit de manifester me semble fonctionner correctement. Le problème est de savoir si la sanction est au niveau lorsque certains ne respectent pas la loi : dans un grand nombre de cas, il y a une relative impunité.
Quant au rôle du préfet, il me semble que nous avons également atteint un équilibre satisfaisant. En Nouvelle-Aquitaine, lors des manifestations des gilets jaunes à Bordeaux, notre dispositif, tant en matière de chaîne de commandement que de capacités juridiques, m'a semblé bien fonctionner. L'intégration des forces de sécurité intérieure autour du préfet est une bonne chose. Nous l'avons encore éprouvé lors des violences urbaines en province : les situations exceptionnelles révèlent que notre dispositif régalien, qui remonte au Consulat, demeure solide.