Les représentants des armées ici présents ont beaucoup dit qu'il est difficile de travailler avec les Indiens et qu'il faut sans cesse revenir à la charge. C'est exact, mais n'oublions pas que les Indiens sont très sollicités et ont moins de personnel qu'on pourrait le penser. Leur diplomatie, en particulier, est sous-dimensionnée.
Penser qu'il faut multiplier les propositions alléchantes pour rester dans la course parce que l'Inde est sollicitée de toutes parts est une erreur. Les Indiens me semblent attachés à leur partenariat avec la France. Certes, nous sommes demandeurs, nous avons des projets et nous devons sans cesse revenir à la charge, mais les Indiens en sont bien contents.
Il ne faut pas croire que nous devons tirer la relation vers l'avant sous peine de nous faire doubler par les Allemands, les Britanniques ou d'autres. Côté indien, on a une claire compréhension de l'affinité stratégique avec la France. Nous ne sommes pas obligés de pratiquer en permanence la sollicitation et la concession. Les Indiens ont besoin de nous. Les experts stratégiques indiens placent le partenariat avec la France juste après le partenariat avec les États-Unis. La France représente une alternative à part dans la constellation des partenaires stratégiques de l'Inde, ce qui nous autorise à transmettre des messages de fond et à ne pas nous précipiter dans ce qui peut apparaître, de prime abord, comme une course à l'échalote pour placer ses produits.