Je commencerai par féliciter nos intervenants. L'Inde est dans ma circonscription. Ce que vous avez dit sur la nécessité de tenir compte du temps long dans l'établissement de relations et de contrats est très juste.
Développer des relations pérennes et de qualité avec l'Inde est difficile. Ce pays est complexe, dans le domaine militaire comme dans celui des affaires. Il faudra continuer de s'inscrire dans la durée, car, avec les Indiens, rien n'est jamais acquis. Le temps long, ils l'ont ; nous faisons parfois preuve d'une forme d'impatience qui peut être mal comprise.
Notre relation de défense impose de se comprendre. Combien avons-nous d'attachés de défense en Inde ? Compte tenu des contextes indien et régional, ne faut-il pas en renforcer l'effectif ?
Il faut aussi comprendre la géopolitique de l'Inde et son positionnement. Or sa nouvelle stratégie de multi-alignement nous laisse parfois perplexes. Nous ne sommes pas certains de l'attitude qu'elle adopterait en cas de conflit du côté de Taïwan. J'aimerais obtenir un éclairage complémentaire à ce sujet.
J'ai participé à un excellent jeu de plateau organisé par le Centre d'études stratégiques de la marine (CESM), qui a démontré que l'Inde, entre les États-Unis, la France et la Chine, est très isolée géopolitiquement. Elle se cherche et se demande qui seront ses alliés. Sur ce point, nous avons peut-être, en tant que Français et Européens, une carte à jouer.
Hors notre relation bilatérale, quels autres pays européens pèsent dans la géopolitique de l'Inde, aux alignements multiples ? Quelle est la contribution des formats minilatéraux que construit l'Inde à l'influence de la France en Indo-Pacifique ? Parvenons-nous à y être présents et à y exercer une influence, laquelle a été élevée au rang de fonction stratégique ?