Nous pouvons effectuer cette distinction. Il y avait, je crois, trois ou quatre agriculteurs biologiques dans les sites qui ont été mesurés par l'expertise. Nous avons aussi dosé les microplastiques dans nos échantillons. Mais les méthodes de travail ne sont pas encore stabilisées pour ces analyses dans le sol, alors qu'elles sont fréquemment conduites dans l'eau – je pense notamment aux campagnes Tara Océans. De fait, nous avons retrouvé des microplastiques dans de nombreux sols agricoles et aussi dans des sols de prairie. Cela pourrait provenir de l'enrubannage du foin dans les prairies. Nous voulions continuer à les doser mais les laboratoires ne sont actuellement pas prêts à traiter 180 échantillons par an : les méthodes d'extraction et d'analyse sont assez compliquées, en particulier le comptage qui se fait soit à l'œil, soit à l'aide de microscopes infrarouges.
Le réseau actuel fonctionne avec un financement situé entre 1 et 1,5 million d'euros par an. Mais si l'on veut doser les produits phytosanitaires, analyser la biodiversité des sols et, à terme, doser les microplastiques, le budget nécessaire serait d'environ 3 millions d'euros. Il faudrait ajouter encore 500 000 euros pour l'outre-mer.