On a longtemps considéré le ver de terre comme un bio-indicateur sur l'état du système. Mais il faut vraiment le considérer comme un acteur majeur des sols, qu'ils passent leur temps à travailler. Il faut donc réapprendre à piloter l'activité des vers de terre, en adaptant nos pratiques.
S'agissant des vers de compost, une méta-analyse que j'avais menée en 2013 m'a conduite à conclure qu'ils étaient quatre fois moins sensibles que les vers de terre. Nous avons comparé la dose qu'il faut pour tuer un ver de compost à la dose qu'il faut pour tuer un ver présent dans les champs. Nous avons montré que, sauf pour une seule espèce de vers, il faut plus de pesticides pour tuer le ver de compost que pour tuer les vers présents dans les champs – en moyenne quatre fois plus. Et nous avons identifié une espèce de ver qui pourrait être choisie pour les tests avant la mise sur le marché des pesticides, qui est à la fois beaucoup plus représentative des sols cultivés et beaucoup plus sensible que le ver de compost.
Enfin, j'ai insisté sur le ruissellement et la dérive de pulvérisation car ce sont apparemment les facteurs majeurs de la contamination des éléments adjacents aux parcelles traitées.