Vous avez évoqué, avec des mots forts, la violence, la clandestinité, le déploiement de stratégies, l'adhésion à des idéologies et la défense de causes. Il y a une quinzaine d'années, dans un pays du Maghreb, on m'a dit que les islamistes avancent avec leurs kalachnikovs et leur idéologie quand nous avançons les yeux bandés avec une auréole sur la tête. En 2012, nous avons eu Merah ; en 2015, Charlie Hebdo et le Bataclan. Peut-être est-il temps d'anticiper. Sur le terrain, le mot écoterrorisme a un sens. Se rendre à une manifestation avec des armes et les utiliser au nom d'une cause contre les forces de l'ordre, c'est du terrorisme.
Faut-il introduire dans la loi une nouvelle qualification juridique, voisine de l'entreprise terroriste, pour donner à l'autorité judiciaire des prérogatives étendues permettant de prolonger les gardes à vue et les moyens d'investigation et de perquisition renforcés dont elle a besoin ? Faut-il qualifier d'entreprises terroristes les groupuscules d'ultragauche et d'ultradroite pour agir en profondeur, notamment en infligeant aux individus ultraviolents des condamnations permettant de les soustraire de la société ?