S'agissant des moyens intermédiaires, nous ne sommes pas naïfs : nous ne croyons ni à leur retour, ni à un moratoire qui me semble difficile. Mais nous pensons qu'il faut travailler sur des moyens nouveaux, qui répondent à nos besoins. Les grenades de désencerclement peuvent constituer une partie de la solution. À Sainte-Soline, il me semble que 3 000 lacrymogènes ont été utilisées. Mais leur efficacité a été limitée. En effet, le terrain était vaste et les adversaires étaient protégés.
Les moyens intermédiaires doivent être employés. Les policiers et les gendarmes ne doivent pas avoir peur d'y recourir et qu'on leur reproche par la suite leur utilisation. Lors des manifestations des Gilets Jaunes, l'emploi de certains moyens était critiqué très rapidement. Il est compliqué pour nos camarades de voir qu'ils sont mis en cause simplement parce qu'ils exercent leur métier.
Ensuite, nous attendons effectivement les ordres. Il s'agit de notre manière de fonctionner en tant que militaires. Cependant, en cas de danger de la troupe, nous avons l'opportunité d'agir afin qu'elle ne soit pas menacée, dans une forme de légitime défense. Ainsi, de notre propre initiative, nous pouvons nous déplacer et nous défendre si la situation n'est pas tenable.
La présence d'élus n'est pas selon moi une problématique, bien au contraire. Les élus sont des manifestants comme les autres et nous protégeons tous ceux qui manifestent légitimement. Ils ne constituent pas une gêne supplémentaire, à moins qu'ils soient pris à partie par les manifestants. Naturellement, nous les prenons en compte, mais de la même manière que nous le faisons pour un enfant ou une personne âgée. Il s'agit de personnes plus « sensibles ».
Enfin, les peines complémentaires représentent évidemment un outil supplémentaire, qui peut avoir du sens. La possibilité d'éloigner quelqu'un de dangereux, qui peut nous mettre en danger lors d'une manifestation et qui peut avoir un impact sur les autres manifestants, doit être étudiée.