Oui. Dans cette salle, nous sommes tous blancs par exemple. Malheureusement, nous ne mesurons pas l'impact que peut avoir chez un joueur noir une insulte le qualifiant de « singe ». Dans les fédérations, les dirigeants sont comme nous, des blancs, et ne se rendent pas compte de l'impact destructeur d'une insulte raciste. Dans notre documentaire, nous avons voulu justement donner la parole à des joueurs qui subissaient de tels phénomènes.
En résumé, les fédérations minimisent les actes racistes et discriminatoires. À ce sujet, les insultes homophobes ont été tellement pratiquées dans les stades qu'il n'y a pas aujourd'hui de joueurs se déclarant ouvertement homosexuels. Un très bon documentaire, Faut qu'on parle, a justement été réalisé à ce sujet. Il donne la parole à des sportifs et sportives de haut niveau homosexuels qui s'expriment pour la première fois. Ils témoignent de la véritable difficulté à en parler au sein de leur pratique du sport de haut niveau. Quelqu'un révélant son homosexualité est ainsi en marge au sein d'un vestiaire, qui fonctionne beaucoup sur la « masculinité ». Dire que l'on est victime ou que l'on souffre d'une situation est perçu comme une faiblesse. Tout le système fait en sorte de ne jamais évoquer le problème.