La contre-offensive ukrainienne a permis de reprendre environ 70 km2 en cinq semaines. Quelle est l'analyse de la DRM des actions des Ukrainiens à l'aune de leurs objectifs opérationnels ?
Plusieurs analystes avancent une stratégie de harcèlement de la ligne de défense russe, longue de plusieurs centaines de kilomètres et large d'une trentaine, pour faire céder cette digue, notamment en endommageant ses capacités d'approvisionnement. Certains experts évoquent une potentielle fragmentation de cette ligne de défense, notamment sur le front sud, dès septembre.
Cette analyse vous paraît-elle crédible à l'aune de la doctrine mise en œuvre et du matériel dont dispose l'Ukraine ? Combien de temps cette stratégie prendra-t-elle pour mettre à mal la ligne de défense russe ? Permettra-t-elle à terme d'entamer un processus de négociation ?
Les États-Unis ont confirmé la semaine dernière qu'ils livreront à l'Ukraine des obus M864, qui sont des bombes à sous-munitions, très critiquées au sein de la communauté internationale. Les 130 pays signataires de la convention d'Oslo, dont une majorité de pays européens et de l'Otan, se sont engagés à ne pas en produire, en utiliser, en vendre et en stocker. Leur potentiel dévastateur est connu. De 30 % à 40 % des bombes n'explosent pas immédiatement et représentent un danger, sinistrant potentiellement des territoires pendant des années.
Comment la communauté du renseignement français a-t-elle accueilli la livraison de ces armes par les États-Unis ? Que changent-elles concrètement dans la conduite des opérations ? Quel signal politique leur utilisation enverra-t-elle, sur le terrain des opérations puis sur celui de la reconstruction ?