Il y a un mois, l'armée ukrainienne a lancé une importante contre-offensive dans les oblasts de Donetsk et Zaporijjia. Pour les parlementaires que nous sommes, il convient de commenter avec prudence les données à notre disposition, tant le brouillard de guerre et la propagande à l'œuvre des deux côtés compliquent l'accès à une information fiable. L'analyse de la DRM est d'autant plus précieuse.
La contre-offensive de Kiev, soutenue à des degrés divers par d'autres pays, semble lente et difficile. Seuls quelques villages auraient été libérés. Certes, le temps médiatique n'est pas le temps militaire. Peut-être une accélération aura-t-elle lieu dans les prochaines semaines côté ukrainien.
La rébellion du groupe Wagner et les deux jours d'extrême tension qu'elle a provoqués ont montré les failles de l'État russe, qui n'ont rien de neuf à l'aune de la longue histoire politique et militaire russe. Cette crise ne semble pas avoir profité à l'armée ukrainienne. Plus le conflit dure, plus il suppose un engagement accru des alliés de Kiev – l'annonce de la cession de missiles Scalp par la France en est le dernier exemple –, dont vous avez indiqué qu'il ne sera pas un game changer.
Les buts de guerre ukrainiens vous semblent-ils atteignables ? Il est légitime qu'un pays envahi souhaite recouvrer ses territoires perdus, comme la France l'a voulu pour l'Alsace et la Moselle. Toutefois, l'histoire nous enseigne que la Russie, en raison de l'immensité de son espace et de ses nombreuses ressources, notamment humaines, n'est pas un pays facile à vaincre.
La diplomatie devra inévitablement jouer un rôle pour régler les questions territoriales ; malheureusement, nous n'en sommes pas là. Les oblasts séparatistes peuvent-ils être réintégrés à l'Ukraine par la voie des armes ?