Dans le contexte politique et social actuel et à la lumière des récentes révoltes, je souhaite vous interroger sur l'égalité des chances, notamment pour les populations issues des quartiers populaires.
Selon un rapport publié par l'Organisation de coopération et de développement économiques, la mobilité sociale n'existerait plus en France. Il faudrait en moyenne six générations pour qu'un descendant d'une famille pauvre réussisse à gagner l'équivalent d'un revenu moyen. Autant dire que l'ascenseur social est en panne et que l'égalité des chances demeure une vaine promesse.
En janvier dernier, madame la ministre, vous aviez dévoilé votre plan national de lutte contre le racisme. Parmi les mesures présentées, vous souhaitiez notamment rendre systématique le testing sur les discriminations à l'embauche dans le monde du travail, mieux protéger et accompagner les salariés et les entreprises face aux situations de racisme, d'antisémitisme et de discrimination, et également mieux lutter contre la discrimination dans l'accès au logement. Or SOS Racisme a estimé que le taux de discrimination pour les logements mis en location s'élevait à 68 %. Pour sa part, l'association La Cordée a mis en lumière qu'avoir un nom à consonance maghrébine diminuait de 20 % ses chances d'être embauché comme cadre dans la fonction publique.
Par ailleurs, la Défenseure des droits a pointé que les jeunes hommes ont vingt fois plus de chance – de malchance, devrait-on dire – d'être contrôlés s'ils sont noirs ou arabes. Pourtant, le contrôle au faciès est le plus grand oublié des mesures de votre plan alors que le récépissé est demandé par toutes les associations de ce pays.
Plus de six mois après l'annonce de ce plan qui me semble vraiment insuffisant, quel constat réel en tirez-vous ? Quelle efficacité en escomptez-vous réellement sans budget global dédié ?