Madame la ministre, vous venez d'annoncer la feuille de route 2023-2026 en faveur des droits des personnes LGBTQI+. Le groupe Écologiste partage le constat largement unanime des associations sur son manque d'ambition dans le contexte de l'augmentation de la haine contre les personnes LGBTQI+. Nous nous interrogeons d'ailleurs sur la légitimité de ce Gouvernement à mener ce combat alors que certains de ses membres ont tenu des propos ouvertement homophobes.
Le déblocage de 10 millions d'euros pour les centres LGBT ne cache-t-il pas un certain manque de courage politique, celui notamment d'affirmer que les personnes transgenres existent et ont, elles aussi, le droit à la dignité et au respect de leur identité ? Ce plan se démarque par son invisibilisation des personnes transgenres qui sont pourtant massivement victimes de violences. Car, oui, la transphobie tue et la transphobie administrative est une réalité, alors que les personnes transgenres doivent encore passer devant un juge pour changer leur mention de genre à l'état civil et que les hommes transgenres ne peuvent toujours pas accéder à la procréation médicalement assistée.
La France vient pourtant de signer une déclaration avec quinze autres États membres de l'Union européenne demandant la libre détermination de genre des personnes transgenres. Pourquoi ces revendications sont-elles absentes de ce plan ?
Le groupe Écologiste regrette également que ce plan qui prétend miser sur la formation n'ait toujours pas intégré la nécessité de donner des moyens suffisants à notre système éducatif. Nous avons une pensée émue pour Lucas, 13 ans, Dina, 14 ans, Fouad, 17 ans, victimes d'homophobie, de lesbophobie et de transphobie, tragiquement poussés au suicide et que l'État n'a pas su protéger.
Vous avez annoncé l'intégration des questions LGBTQ+ dans le programme de prévention du harcèlement scolaire, Phare, mais nous ne disposons toujours d'aucune information sur l'augmentation des moyens des établissements alors que, selon le réseau K-D'École, seuls 15 % des élèves bénéficient des trois séances annuelles de sensibilisation à la vie sexuelle et affective. Pouvez-vous nous préciser le montant de cette augmentation de moyens pour la prévention à l'école ?