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Intervention de Arthur Delaporte

Réunion du mardi 11 juillet 2023 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArthur Delaporte :

« Le sort des sages-femmes est un miroir grossissant du sort des femmes en général. [...] Améliorer les conditions de travail des sages-femmes, c'est respecter toutes les femmes. Or celles-ci, pour la plupart, n'en prennent pas conscience. [...] On ne peut donner de cette profession qu'une image floue, mouvante, menacée : l'autonomie des sages-femmes ne cesse de se réduire alors même que leurs compétences s'élargissent. » Ces mots sont extraits de l'ouvrage d'Yvonne Knibiehler, Accoucher, Femmes, sages-femmes et médecins depuis le milieu du XXe siècle.

Il y a de toute évidence un paradoxe dans cette profession de sage-femme qui revêt aux yeux des pouvoirs publics, du corps médical et d'une partie de l'opinion un caractère indispensable, mais qui reste subordonnée à des paramètres qui la réduisent parfois à peau de chagrin, loin des promesses associées à son indispensabilité. Ce n'est pas anodin puisque les organisations de sages-femmes se sont unies pour rédiger une proposition de loi qui a été envoyée aux parlementaires à la fin du mois dernier. Je tiens à saluer ce travail collectif d'une profession qui attend beaucoup de nous. Cette proposition de loi témoigne également du grave retard pris par notre pays dans la prise en compte des droits sexuels, du manque de reconnaissance de cette profession et des difficultés traversées par les étudiants et étudiantes en maïeutique. Nous en avions discuté il y a quelques mois. Nous devons les écouter.

Lors de l'examen du texte réformant les études de sage-femme, en septembre dernier, nous appelions au lancement d'une démarche transpartisane afin de mieux considérer cette profession.

Madame la ministre, reconnaître les sages-femmes, c'est améliorer la prise en charge des droits spécifiques et de la santé des femmes. Pensons plus largement, en ouvrant la possibilité d'améliorer les droits sexuels et reproductifs des femmes : congé IVG, congé fausse couche, congé menstruel pathologique, prise en charge globale des protections périodiques, éducation à la sexualité, lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales, reconnaissance de l'endométriose comme affection de longue durée... Il y a tant à faire ! Donc, associons les sages-femmes, pensons collectivement les améliorations, et lançons ce travail transpartisan pour lequel nous vous attendons, madame la ministre !

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