Monsieur Jacques, les blessés physiques ont tendance à rechercher des emplois réservés, notamment au sein du ministère des armées. C'est, pour eux, une forme de continuité de leur engagement. En revanche, les blessés psychiques cherchent plutôt des reconversions en dehors de l'institution, en créant parfois de petites entreprises. Pour ce qui est des emplois dans le privé, nous essayons de développer des partenariats avec de grandes entreprises nationales qui sont implantées dans nos territoires, à proximité de nos régiments. Cette option permet aux blessés de rester dans leur territoire.
D'autre part, une clause sociale du militaire blessé a été introduite dans les accords-cadres de certains marchés publics. Au titre de cette clause, un militaire blessé peut effectuer un stage dans l'entreprise titulaire d'un marché : c'est un bon moyen de se rendre compte si cela pourrait lui convenir. Un guide, intitulé Recruter dans vos équipes un militaire blessé : une richesse pour le secteur public, a été élaboré pour être distribué aux employeurs des fonctions publiques d'État et territoriale. Le service Défense mobilité, que vous avez évoqué, a signé le 4 décembre 2020 une convention avec la Délégation nationale handicap pour accompagner le recrutement de militaires blessés au sein du ministère, au titre de l'obligation d'emploi.
En tant que députée, lorsque je demandais ce qu'ils savaient faire aux militaires que je recevais, ils me répondaient : « Rien, je suis militaire ». Lors de la reconversion, c'est à nous de leur rappeler tout ce qu'ils savent faire – ils comprennent vite et bien, ils savent s'engager, se déployer, s'organiser ! Quand on part en Opex, on sait tout faire. Sauf un CV… Nous devons les aider à mettre en valeur tout ce qu'ils peuvent apporter à notre société. C'est indispensable.
Monsieur Taverne, il restera 500 000 ressortissants de l'ONACVG en 2050 ! Il n'y a donc pas de quoi être inquiet. On oublie souvent la quatrième génération du feu, mais elle est là. D'ailleurs, l'Office ne parle plus d'anciens combattants, mais de combattants. Certains anciens combattants ont 30 ans ! Il faut que les membres de cette quatrième génération du feu intègrent les associations d'anciens combattants, plutôt que d'aller dans les amicales de leur régiment. Pour cela, il faut que nos anciens sachent aussi les accueillir, en innovant. C'est ce que j'ai proposé au G12.
La plupart des associations que vous mentionnez appartiennent à de grandes associations nationales, et elles veillent à rester en vie. Certaines réfléchissent même à s'unir si elles venaient à manquer d'adhérents ou à rencontrer des difficultés. J'encourage toutes les actions en matière de renouvellement et d'implication de la jeunesse, à travers les classes de défense, les porte-drapeaux, les cadets de la gendarmerie ou encore le service national universel.
Madame Lepvraud, le Président de la République a souhaité que la France regarde son histoire en face et que la lumière soit faite sur les essais nucléaires. L'ouverture des 639 boîtes d'archives a été un moment fort, émotionnellement : une représentante de la Polynésie française notamment était à mes côtés à cette occasion.
Une exonération fiscale sur les indemnités est prévue pour les blessés militaires. Les dispositifs du plan « blessés » sont également accessibles, puisque les militaires qui ont pris part aux essais nucléaires sont des anciens combattants. Nous sommes attentifs à ce que les archives vont mettre en lumière en matière de santé. Les essais nucléaires relèvent plutôt du ministre des armées et nous travaillons ensemble pour pouvoirs répondre aux attentes, des vétérans notamment. L'ouverture des archives, ce n'est pas rien ; nous sommes au travail et nous regardons les choses en face. Mais, je peux vous rassurer, les militaires qui ont pris part à ces essais nucléaires font partie du plan, comme tous les autres anciens combattants.
Monsieur Ardouin, les référents uniques font un travail exceptionnel dans l'accompagnement de nos blessés. Ils sont leur relais, leur béquille. Leur engagement est sans faille, mais ils ont chacun trop de blessés à suivre : pour leur permettre d'accomplir un travail plus individualisé, nous avons décidé d'augmenter leur effectif de 100 ETP dans l'Hexagone et de 6 en outre-mer, ce qui représentera aussi un effort important de formation.
D'autre part, et selon le modèle de la nouvelle antenne de la Cabam (cellule d'aide aux blessés et d'assistance aux familles de la marine) qui a ouvert à Brest, nous allons également décentraliser les cellules pour être au plus près de nos blessés. C'est une mesure particulièrement importante pour laquelle une enveloppe de 16 millions, pour l'Hexagone, et de 1 million pour les outre-mer, va être débloquée.