Si, il faut les obliger ! Lorsqu'on rentre d'Opex, on a envie de rentrer chez soi ; on remplit les dossiers à la va-vite, on les oublie, puis on retourne au combat. Mais qui remarque les changements de comportement, qui repère qu'un soldat ne parle plus ? Cette visite après-Opex permettra de détecter les troubles post-traumatiques, qu'ils se déclenchent au retour ou quelques mois plus tard : il y aura toujours des traces dans le dossier, on pourra voir que cela remonte à ce moment-là.
Obliger les soldats à effectuer ces visites, c'est aussi leur montrer notre reconnaissance, en nous préoccupant de leur santé physique et mentale. Une blessure physique ne se voit d'ailleurs pas forcément, elle peut se développer au fil du temps. Cette visite est donc indispensable, pour repérer des signes avant-coureurs. La remise obligatoire et en main propre du fichier médical permet en outre de s'assurer que cette visite a bien lieu. J'ai demandé aux états-majors et au SSA de produire une doctrine commune, pour définir les règles et conditions de cette visite ainsi que les indicateurs qui garantiront son efficacité.
Pour ce qui est du délai de quatre-vingt-dix jours, il offre aux médecins et au commandement d'unité la flexibilité dont ils ont besoin pour s'assurer de l'utilité de cette visite, selon que le soldat souhaite l'effectuer tout de suite ou non.