Effectivement, ce n'est pas incongru mais cela dépend du banquier… Lors de son audition, Éric Toussaint, qui se montre très critique vis-à-vis de la Banque mondiale, nous a expliqué qu'Ajay Banga était l'ancien président-directeur général de Mastercard, ce qui suscitait un conflit d'intérêts. Le risque est que le nouveau président utilise la Banque mondiale pour favoriser son ancienne société financière et qu'il conditionne le soutien accordé à des pays à la conclusion de contrats avec Mastercard.
Les prêts accordés par la Banque mondiale s'appuient souvent sur les orientations du Club de Paris, dont on a vu toute l'importance lors du sommet des 22 et 23 juin.
C'est effectivement à la France que la BIRD a octroyé son premier prêt, à la condition que les ministres communistes quittent le gouvernement. Cette pratique a continué pour bien des États : les prêts étaient soumis à certaines conditions, qui pouvaient être par exemple la privatisation de services publics. J'ai dit à tous mes interlocuteurs que cela était insupportable et que la Banque mondiale devait évoluer sur ce point. On ne peut pas obliger les États à remplir de telles conditions politiques !