Ce plan est ambitieux, malgré toutes les caricatures qui peuvent en être faites. Les territoires ruraux sont l'avenir de la France. C'est là que se joueront les enjeux de la transition énergétique et écologique, et rien ne pourra se faire sans les territoires, en particulier les ruralités.
Les territoires ruraux représentent 90 % des communes françaises et un tiers de la population. Par ailleurs, 80 % de ces territoires sont en croissance démographique. Il faut plus que jamais les valoriser. Ils ont souvent un sentiment d'abandon ou de double peine, notamment face à la crise énergétique – c'est là qu'on se chauffe au fioul et que les habitants ont besoin de se déplacer. C'est là aussi qu'on subit l'éloignement des services publics dits de proximité, malgré la mise en œuvre, ambitieuse, des maisons France Services.
Ces territoires sont au cœur de nos politiques depuis 2017, avec Action cœur de ville, l'Agenda rural et Petites villes de demain. Rien qu'Action cœur de ville représente plus de 10 milliards d'euros jusqu'en 2026. L'ensemble de ces programmes a produit des résultats concrets, mais nous restons très soucieux de l'accompagnement des territoires, notamment ruraux, dans des logiques de bassins de mobilité, d'emploi et de consommation, bien souvent ignorées.
Dans les appels à projets, malheureusement, ce sont très fréquemment les meilleurs élèves qui sont les mieux lotis, tout simplement parce que tous les territoires ne bénéficient pas de l'ingénierie nécessaire pour monter les dossiers. Nous nous réjouissons de l'ingénierie locale qui est proposée dans le cadre de ce plan, grâce à 100 chefs de projet, mais il faut mobiliser beaucoup plus : les régions, par les CPER, et d'autres partenaires tels que l'Association nationale des pôles d'équilibre territoriaux et ruraux et des pays (ANPP) et l'AMRF. Comment souhaitez-vous mobiliser l'ensemble de ces partenaires pour faire du plan France ruralités une réussite concrète ?