L'école a chaud et ce n'est pas seulement lié à la hausse des températures. Malgré tous les efforts qui sont accomplis, nous ne sommes pas prêts à faire face aux problèmes que le réchauffement climatique cause et causera à l'école : examens reportés, heures d'enseignement annulées – notamment, des cours d'éducation physique et sportive –, difficulté ou impossibilité d'accéder à des points d'eau, élèves et personnels épuisés...
La situation est encore plus alarmante dans les territoires d'outre-mer, où le dérèglement climatique est encore plus sensible et où les élèves risquent d'être privés d'école pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois en raison de l'état du bâti. Le budget, insuffisant, permettant la rénovation de quelques écoles, ainsi que le manque de concertation et l'absence d'une porte d'entrée unique pour les rénovations ne permettent pas de répondre aux besoins auxquels nous devons faire face.
Dans un tel contexte, la proposition du Président de la République visant à réduire les vacances d'été semble saugrenue et irrationnelle. Rénover le bâti, oui, mais seulement si cela s'accompagne de mesures tendant, par exemple, à repenser les rythmes scolaires pour réduire les vacances intermédiaires et anticiper celles de l'été. Rénover les cours d'école pour qu'elles puissent être utilisées pour des apprentissages extérieurs et légitimer l'école dehors, voilà qui est plus concret que d'identifier une salle fraîche au sein des écoles… où il n'y en a parfois pas !
J'aimerais que l'on arrête de proposer des mesurettes quand l'école a chaud. Les élèves transpirent alors qu'ils ont soif d'apprendre. Le personnel éducatif est à bout de souffle, les directions ont des sueurs froides, la médecine scolaire est à sec. Il ne suffira pas de distribuer des bouteilles en plastique pendant les périodes d'examen pour adapter l'école aux fortes chaleurs. Nous attendons de votre part des prises de position fortes, audibles et conséquentes.
J'ai quitté l'école il y a un an et, déjà, c'était chaud. Maintenant, passez-moi l'expression : ça craint.