Je présenterai demain devant notre commission les travaux de la mission d'information chargée de dresser un panorama et un bilan de l'éducation prioritaire. Je me réjouis que le Président de la République et vous-même m'ayez devancée en annonçant des mesures dont certaines vont dans le sens des préconisations de mon rapport.
Les collèges seront donc progressivement ouverts de huit heures à dix-huit heures dans les quartiers d'éducation prioritaire afin de lutter contre l'inégalité scolaire. Cet accueil continu devrait être expérimenté dès la rentrée prochaine grâce à des heures supplémentaires proposées aux élèves à travers le dispositif « devoirs faits », qui permet à des enseignants volontaires d'aider les élèves à faire leurs devoirs ou de participer à des activités sportives et culturelles. Si je comprends qu'une telle mesure permette d'éviter que des collégiens soient parfois livrés à eux-mêmes, je m'interroge sur les effets potentiellement négatifs de son extension. Suite aux événements que nous venons de connaître, la question de la parentalité est revenue sur le devant de la scène. Alors que l'on demande aux parents de jouer pleinement leur rôle d'éducateur, une telle mesure semble envoyer un message contraire et déresponsabilisant. Quel temps leur restera-t-il pour qu'ils puissent prendre pleinement leurs responsabilités ? Le message subliminal est-il donc : « Laissez tomber, on s'occupe de tout ! » ?