Intervention de le vice-amiral d'escadre Nicolas Vaujour

Réunion du mercredi 21 juin 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

le vice-amiral d'escadre Nicolas Vaujour :

Une opération de ce type requiert une coordination interarmées de l'ensemble des composantes nécessaires sous un même commandement. L'interarmées est arrivé à maturité, nous l'avons vu : il n'y a eu aucun problème pour intégrer la composante Air, les forces spéciales et la frégate de la marine sous les ordres de l'état-major interarmées de Djibouti. Il peut y avoir des frictions ponctuelles, que nous analysons lors du retour d'expérience mais sur le plan général nous avons été extrêmement satisfaits de la manière dont les choses se sont passées. De même, la coordination interministérielle a été sans faille.

Le traité de coopération en matière de défense avec la République de Djibouti est en cours de revue. L'opération Sagittaire aura démontré une fois de plus à notre partenaire que nous sommes une puissance amie en mesure de réagir quand elle nous le demande. Nos accords de défense sont précis et nous avons toujours répondu aux sollicitations de Djibouti dans ce cadre. Oui, le traité doit être « gagnant-gagnant ». Nous avons des intérêts, Djibouti a les siens, et nous devons aussi savoir rendre notre partenariat attirant. Les Chinois, les Américains et d'autres sont présents et Djibouti explore toutes les pistes de coopération, mais notre intimité stratégique et l'amitié réelle qui nous unit sont des arguments forts. Nous assurons leur protection aérienne, et nous aidons leur marine à monter en puissance. Nous avons intérêt à cette coopération pour disposer de cet accès sur la façade orientale de l'Afrique et Djibouti a intérêt à avoir un partenaire fiable, présent, attentif, qui n'agit pas dans son seul intérêt, comme nous l'avons démontré lors de l'opération Sagittaire en ne nous limitant pas, comme nous l'aurions pu, à ne rapatrier que nos ressortissants. Nos autres partenaires l'observent, partout dans le monde, les Émirats arabes unis pour commencer, et voient que nous ne faisons pas défaut. C'est très important.

Nous n'avons jamais voulu mettre l'information sous embargo mais quand on commence à regrouper les ressortissants, cela circule sur WhatsApp et ailleurs. Nous ne voulions pas nécessairement faire savoir ce que nous comptions faire tout de suite, mais le fait que l'information sorte n'était pas particulièrement gênant en soi. Nous sommes extrêmement sensibilisés à la diffusion d'« informations » qui s'avèrent en fait des attaques contre notre pays. Il n'y a pas une opération pour laquelle nous ne surveillons pas l'information, sa provenance et ses modalités de diffusion, pour rétablir si nécessaire la vérité et maîtriser les attaques informationnelles autant que nous le pouvons. Et quand on veut mener une opération particulièrement discrète, on se réunit à trois, pas à cinquante.

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