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Intervention de le vice-amiral d'escadre Nicolas Vaujour

Réunion du mercredi 21 juin 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

le vice-amiral d'escadre Nicolas Vaujour :

L'opération n'aurait pas été la même et elle aurait forcément été beaucoup plus compliquée sans l'appui de Djibouti. Il aurait fallu trouver un autre point d'appui. N'Djamena n'est pas si éloignée, et nous aurions donc pu réaliser l'évacuation, mais cela aurait été moins facile. Nous aurions pu choisir la Jordanie, où nous avons des avions et d'où ont opéré les Néerlandais et les Allemands. Dans la zone Proche et Moyen-Orient, nos points d'accès sont la Jordanie, les Émirats arabes unis et Djibouti ; cela me permet de considérer que si quelque chose ne va pas dans cette région, je saurai comment faire si on me demande d'agir. J'observe l'ensemble des régions du monde selon ce prisme. Il y aurait une difficulté si nous n'avions aucun point d'appui dans une zone donnée, mais cela n'est pas le cas car nous développons des stratégies militaires opérationnelles dans toutes les régions du monde en identifiant les partenaires qui nous garantiront des points d'accès quand bien même nous n'avons pas de forces pré positionnées là-bas.

Partir de France pour arriver directement à Khartoum aurait été plus compliqué, parce que cela suppose de prendre des paris ; la prise de risque est beaucoup plus forte. C'est ce qu'ont voulu faire les Allemands, sans y réussir parce que l'aéroport de destination n'était pas ouvert.

On peut aussi choisir une manière d'opérer beaucoup plus dure. Nous aurions pu envisager de monter une opération uniquement par la route, à partir de Djibouti, en faisant monter une colonne de blindés à travers l'Éthiopie pour aller jusqu'à Khartoum, mais on entre là dans une autre dimension. Le « léger » est politiquement acceptable, avec le « lourd » on renvoie une tout autre image. La France dispose de points d'appui sur tout le continent africain mais aussi en Guyane, aux Antilles, au Proche et au Moyen Orient, en Indo-Pacifique avec Nouméa et la Réunion. Les points d'appui sont stratégiques et l'ouverture de points supplémentaires est au cœur de nos réflexions.

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