Le Soudan s'enfonce dans une guerre civile qui aggrave la crise humanitaire et l'émigration forcée. Dans ce contexte, les armées ont évacué en un temps record 1 017 personnes dont 225 Français. Mais qu'en a-t-il été du personnel local, des militants pour les droits de l'homme, des artistes ou des journalistes menacés et qui sollicitaient une évacuation rapide ? Quelle est leur situation actuelle ? Ces personnes qui avaient un contact avec les autorités françaises ont-elles pu bénéficier de rapatriement au même titre que les Russes et les autres ressortissants évacués ? On garde le souvenir horrifié des images d'Afghans accrochés aux C130 américains sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul.
La LPM prévoit le report ou l'abandon de certaines commandes, notamment pour l'A400M ; notre groupe a présenté une série d'amendements à ce sujet. Notre flotte d'A400M aurait-elle suffi si, parallèlement à l'opération Sagittaire, nous avions dû engager nos forces sur un autre théâtre, par exemple lors d'une crise climatique dans les Outre-mer ? Enfin, la France a mené seule une évacuation d'ampleur de ressortissants de 84 nationalités et a coordonné parfois directement avec les autorités locales des conditions d'accès au port. N'est-ce pas un exemple marquant que, contrairement au discours officiel, la France n'est pas une puissance d'équilibre mais au moins d'initiative ?