Je le redis, nous nous opposons avec force à toute disparition du droit de veto au Conseil de l'Union européenne. Nous regrettons également la dévotion avec laquelle la représentation nationale s'empresse de satisfaire les caprices des Allemands. C'est en effet l'Allemagne qui, la première, a demandé à étendre le recours aux clauses passerelles.
En 2021, Heiko Maas, le ministre des affaires étrangères allemand, s'était exprimé en ces termes à l'encontre de notre allié hongrois, qui avait eu l'outrecuidance d'utiliser son droit de veto : « Nous ne pouvons plus nous laisser prendre en otage par ceux qui paralysent la politique étrangère européenne avec leur veto ». Une prise d'otages, voilà comment était qualifiée l'utilisation d'un droit souverain par un État membre sur un sujet de politique extérieure qui n'allait pas manquer d'engager l'ensemble des autres États membres !
Même si la diplomatie française vacille, la France reste l'un des seuls États à avoir une vision globale du monde et des intérêts à défendre dans la plupart des pays ou parties du globe. Avec la suppression du droit de veto, la France court le risque d'être mise en minorité en matière de politique étrangère et, ainsi, d'être contrainte d'assurer le service après-vente. Nous payons déjà pour les actions diplomatiques contestables que le président prend seul au nom de la France. Quel intérêt aurions-nous à courir le risque de supporter les caprices des Allemands ?