Nous n'avons manifestement pas la même appréciation des possibilités et des risques qui pèsent sur nos sociétés. L'évolution que vous évoquez ne peut déboucher que sur une chose : il est regrettable que les partisans du non, il y a une vingtaine d'années, ne l'aient pas formulée expressément en tant que sortie de l'Union européenne. Partant des bases que vous évoquez, vous n'arriverez pas à reconstruire un traité qui associe l'ensemble des États. Vous aurez déjà du mal à obtenir une majorité en France ; vous n'en obtiendrez certainement pas une dans la très grande majorité des États membres.
La question est donc de savoir si nous continuons dans les voies idéologiques dominantes qu'ont choisies les peuples européens et que vous n'approuvez pas ou si nous estimons qu'en cassant le système, comme l'ont fait les Britanniques, nous améliorons la situation. Depuis la fin de l'Union soviétique, c'est-à-dire la fin du camp du socialisme réel, l'alternative n'existe pas. C'est une des différences que nous avons – et elles sont nombreuses !