En Europe comme en France, la question migratoire divise. Devons-nous nous ouvrir à « la misère du monde », pour reprendre une expression de Michel Rocard, tout bloquer, ou offrir un accueil sélectif et régulé – en bon centriste, c'est la position que je défends ? L'Europe doit définir une position et il est évidemment plus difficile de régler un antagonisme avec une communauté élargie, composée de trente-cinq États, qu'avec vingt-sept pays.
Je ne comprends pas votre remarque sur l'unanimité. L'unanimité, c'est l'anti-démocratie par excellence, où un pays qui représente 300 000 personnes – je n'en citerai aucun en particulier – peut bloquer le développement de la lutte contre les paradis fiscaux et la fiscalité.
L'unanimité d'États de dimensions aussi différentes n'est pas la solution. La majorité non plus car elle antagonise. Nous en convenons, il est difficile de mettre les Européens dans un même ensemble. Les majorités simples mettent face à face une majorité et une opposition. Ce serait le prélude à une sécession d'une moitié de l'Europe contre l'autre : le Sud contre le Nord, l'Est contre l'Ouest, etc.
La majorité qualifiée est une solution très intelligente, qui oblige ceux qui veulent aboutir à faire des concessions et qui interdit à ceux qui siègent dans l'opposition de pratiquer la mauvaise foi. Tout le monde est obligé de faire un effort vers l'autre. Nous examinerons ces points plus en détail avec les amendements de M. Pierre-Henri Dumont.