Sommes-nous chez nous à la périphérie de l'Union européenne ? Oui, assurément, et la démarche ukrainienne le montre. J'ajoute cependant que l'on n'est fort à la périphérie que si le centre est fort. Il est donc fondamental de renforcer la cohésion de l'Union européenne si l'on veut qu'elle s'ouvre institutionnellement, politiquement et administrativement, dans de bonnes conditions, à l'extérieur. C'est pourquoi certaines déclarations du premier ministre polonais m'inquiètent car il veut refuser l'influence franco-allemande. Or celle-ci est nécessaire, même si elle n'est pas suffisante.
L'Union européenne, c'est la diversité, en effet, tempérée par un double message d'unité concernant, d'une part, tout ce qui touche aux droits fondamentaux, à la démocratie, à la séparation des pouvoirs, à l'exercice démocratique et, d'autre part, un acquis communautaire institutionnel, qui est important.
Pour ma part, la définition que je propose de l'Union européenne est, pour paraphraser un proverbe bien connu : « Égoïsme bien ordonné commence par les autres ». Si l'on veut que nos intérêts et nos valeurs fondamentales soient défendus, il est essentiel de prendre en compte les intérêts et les valeurs légitimes de ses voisins. C'est ce que nous essayons d'expliquer aux Kosovars et aux Serbes, comme nous l'avons fait nous-mêmes entre Allemands et Français naguère. Ce n'est pas facile à faire comprendre mais c'est la base du pacte.