Je connais très bien ces régions et ces pays, y compris ceux qui ne sont pas encore membres de l'Union. Pour ma part je considère qu'à Varna, à Sarajevo ou à Bitola, on est chez nous.
Nous devons affirmer que l'identité et la cohérence de l'Union européenne reposent justement sur son hétérogénéité. Loin d'être un problème, celle-ci est l'essence de ce que nous sommes, comme le rappelle notre devise : « Unie dans la diversité ». Il m'arrive même de dire « Unie dans la divergence » car le projet européen a commencé par l'acceptation, à la fin de la première guerre mondiale, de travailler avec son ennemi héréditaire. C'est ce contre-pied magnifique que nous avons le devoir de maintenir, notamment dans les Balkans : de ce point de vue, les Balkans, c'est le franco-allemand à la puissance dix !
Depuis quatre-vingts ans, l'Union européenne fonctionne plus ou moins bien. La solution qu'elle a apportée, sans être unique, s'avère solide. L'identité européenne, c'est le fait que des voisins qui ne parlent pas les mêmes langues essayent de construire ensemble sans en venir aux mains.