Je ne vous étonnerai pas en vous disant que nous ne sommes pas d'accord. Nous considérons que le cadre européen est essentiel pour organiser l'avenir de nos pays. Toutes les mesures doivent être prises pour le renforcer.
Cela dit, nous sommes très sensibles à certaines des préoccupations que vous avez exprimées, comme la corruption et le non-respect des droits fondamentaux. Ces pays, qui ont vécu dans un enfer non démocratique pendant des décennies, éprouvent des difficultés à vivre un processus d'acculturation démocratique satisfaisant, ce qui est normal. Nous ne pouvons toutefois tolérer cette insuffisance démocratique ni en tirer prétexte pour dire : « Passez votre chemin, on fera sans vous parce que vous n'êtes pas tout à fait parfaits » ; or, c'est un peu la teneur de votre intervention.
Nous proposons donc une voie moyenne, dans laquelle on solennise véritablement ce qui nous unit. Nous voulons clarifier un certain nombre d'enjeux ainsi que les conséquences de l'intégration de ces pays dans le système institutionnel politico-administratif communautaire. Le chemin que nous proposons consiste donc à ne pas consentir à des imperfections démocratiques, sans pour autant procrastiner.