Je me suis exprimé avant le président Anglade parce que nous sommes en commission des affaires étrangères mais, en toute logique, c'est lui qui aurait dû présenter cette proposition de résolution européenne. Pour ma part, je ne suis qu'un rapporteur technique et c'est à ce titre que j'ai fait le choix de zoomer sur le processus d'élargissement. Mon rapport n'apporte qu'un complément ; l'architecture de base, c'est la proposition de résolution proposée initialement par la commission des affaires européennes.
S'agissant de l'opportunité qu'il y aurait à définir une stratégie de communication et de médiatisation, on dit volontiers que l'Europe doit être concrète. L'UE est toujours concrète mais les gens ont du mal à mettre les choses en perspective. Ce qui nous manque, en réalité, c'est une vision cohérente qui nous permette d'évaluer où nous en sommes, ce que nous avons réussi, ce que nous n'avons pas réussi et ce que nous pouvons entreprendre. Elle fait défaut pour une raison très profonde : nos États, qui ne sont pas d'accord sur un certain nombre de perspectives, ont tous tendance à mettre la poussière sous le tapis. Ainsi, la Serbie a un attachement à la Russie très différent des autres et se trouve en conflit aigu avec le Kosovo. Les approches étant différentes, les problèmes ne sont pas abordés au fond. C'est pourquoi je propose que l'on clarifie, lors de l'adhésion, les engagements fondamentaux qui sont les nôtres, afin d'assurer une plus grande cohérence stratégique.