Cet amendement, que j'ai déjà défendu en commission, est assez simple : comme pour le livret d'épargne populaire (LEP), il vise à garantir que le rendement du PEAC ne puisse être inférieur à l'inflation. Il s'agit d'éviter aux épargnants, en particulier les plus jeunes, de perdre de l'argent à cause de l'érosion monétaire. Cela fait presque deux siècles que les Français font confiance aux produits d'épargne réglementés, en particulier le livret A.
L'honnêteté impose de dire que, malheureusement, faute de protection suffisante, le livret A, depuis des années – pour pas dire depuis le début – est victime d'érosion monétaire. En fait, les Français qui font confiance à ce produit perdent chaque année de l'argent, surtout les plus modestes, puisque les plus riches peuvent se protéger à travers des banques d'affaires et des banques familiales qui offrent en ce moment des rendements supérieurs à 8 %, comme notre mission d'information nous a permis de le constater.
Notre société est une fois de plus divisée. D'un côté, les classes populaires ne peuvent être protégées que si elles sont au courant des produits d'épargne qui leur sont offerts. Monsieur le ministre délégué, notez qu'à peine 50 % des classes populaires connaissent l'existence du LEP. D'un autre côté, les classes supérieures sont protégées par leurs investissements dans les banques d'affaires, investissements au demeurant très liquides et qui ne correspondent pas du tout à des placements risqués.
Quant aux classes moyennes, elles ne sont protégées par personne ! Elles sont amenées à financer les HLM par leur épargne. Mais pourquoi le devraient-elles, d'autant que le produit de leur épargne n'est pas protégé ? En l'occurrence, vous voulez continuer dans cette voie en offrant un produit dont le taux n'est pas aligné sur l'inflation – c'est le moins qu'on puisse dire. Les banques feront donc leur travail et offriront aux classes moyennes les mêmes prestations qu'elles offrent aux catégories les plus aisées.