Pour résumer, vous nous dites : « le système actuel ne fonctionne pas bien, aggravons-le ou, du moins, rendons-le moins efficace ». En matière de préservation de la biodiversité – car c'est là l'objectif –, il faut d'abord éviter. On peut ensuite réduire et, seulement en dernier recours, quand on a la connaissance exacte du dégât qui a été causé, compenser. Si vous commencez par compenser, vous prenez le risque de ne pas le faire totalement – pour autant qu'on puisse compenser totalement une atteinte à la biodiversité.
En outre, ce mécanisme de financiarisation déresponsabilisera les acteurs : comme ils auront déjà prévu la compensation et provisionné son coût, ils se diront qu'ils n'ont plus besoin de faire d'efforts pour éviter ou réduire les dégâts. Une fuite en avant pourrait bien se produire, alors même que l'enjeu est d'inciter, avant tout, à éviter les atteintes à la biodiversité ; la compensation deviendrait une échappatoire.