Je ne sais plus si je dois être optimiste ou pessimiste quant à la manière dont nous avançons sur la question de la régulation carcérale. Au début de nos travaux en commission des lois, j'ai relevé que les rapporteurs, quelques représentants de groupe et plusieurs collègues de la commission soutenaient l'idée que, pour lutter contre la surpopulation carcérale, il faudrait en passer par un mécanisme de régulation, même s'il n'y avait pas nécessairement d'accord sur le mécanisme lui-même. Cela s'appuie sur une demande très forte qui émane de tous les acteurs de la chaîne pénale et qui s'est exprimée non seulement lors des états généraux de la justice, mais aussi au cours des auditions que Caroline Abadie et moi avons menées dans le cadre de la mission d'information sur les alternatives à la détention et l'éventuelle création d'un mécanisme de régulation carcérale. D'anciens députés et sénateurs qui ont travaillé sur la question ont appelé eux aussi à agir maintenant.
Les acteurs de la chaîne pénale, non seulement des surveillants pénitentiaires mais aussi, parfois, des procureurs, nous disent avec force qu'il faut les aider, car ils ne peuvent pas faire correctement leur travail à cause de la surpopulation carcérale. Même celles et ceux qui estiment qu'il faut construire de nouvelles places de prison savent que ces places ne suffiront pas pour lutter contre la surpopulation carcérale et garantir la dignité des conditions de détention, ni pour lutter contre la récidive et mettre le sens de la peine au cœur des décisions rendues par la justice.
Si je dis que je ne sais pas si je suis optimiste ou pessimiste, c'est parce qu'au vu de la réponse favorable qu'a reçue l'amendement d'Éric Ciotti, il me semble que l'on est de nouveau tenté par un populisme carcéral qui nous éloigne des réponses efficaces.