…et je ne suis pas le seul, puisque Caroline Abadie, Maud Petit et Robin Reda ont commencé à y réfléchir : en effet, quand on implante un établissement pénitentiaire de 1 000 places dans une commune, c'est comme si elle accueillait 1 000 habitants supplémentaires, sans compter le personnel pénitentiaire.
Nous déployons d'énormes efforts pour convaincre les maires d'accepter l'implantation d'un centre pénitentiaire : même si cela ne suffit pas, nous leur proposons des aménagements paysagers, mais aussi une amélioration esthétique du bâtiment – les prisons d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec celles que l'on construisait il y a trente ans –, et des aménagements routiers pour assurer davantage de sécurité. Souvent, les maires me disent que leurs concitoyens ont peur que la prison génère de l'insécurité : au contraire, les escortes de gendarmes et de policiers apportent de la sécurité au territoire.
Ce travail de conviction prend beaucoup de temps et d'énergie – je ne m'en plains pas, c'est devenu mon métier. Vos amendements proposent, d'une certaine manière, de récompenser les élus qui accepteraient une prison dans leur territoire : c'est une idée intéressante qui doit prospérer, et j'ai cité les députés de la majorité qui travaillent sur ce sujet, auquel des sénateurs réfléchissent également.
Comme vous l'imaginez, je n'ai pas à ce stade la possibilité et je dirais presque l'autonomie requise pour donner ici, à cette heure, un avis favorable à de tels amendements, dont l'adoption engagerait Bercy. En revanche, je vous propose de les retirer – à défaut, l'avis du Gouvernement sera défavorable – et de vous joindre aux députés qui, je le répète, travaillent sur la question.