Peu de questions ont été posées sur les sujets économiques. C'est une bonne nouvelle, car cela prouve sinon l'unanimité des positions, du moins une relative conformité. Globalement, la représentation nationale reconnaît que le Gouvernement accomplit les efforts nécessaires pour appuyer l'effort de guerre de l'Ukraine face à son envahisseur.
M. Buisson a critiqué la supposée inefficacité des sanctions prises à l'encontre de la Russie. Il y a quelques mois, les sanctions tout court étaient mises en doute ; aujourd'hui, ce sont les sanctions sur le gaz que l'on discute. Or comme il n'existe pas de sanctions sur le gaz, c'est au tour des sanctions sur l'énergie d'être contestées. Parmi les sanctions qui ont été prises depuis le 31 mai dernier, l'embargo sur le pétrole russe a eu un impact significatif sur l'économie russe, sans véritablement affecter l'économie française. Le prix du pétrole a ainsi diminué de 20 à 30 dollars, baisse qui a été accompagnée d'efforts importants, matérialisés par le rabais à la pompe.
Il est clair que l'économie russe subit une forte récession. La Première ministre et la ministre des affaires étrangères l'ont rappelé, le PIB de la Russie s'est réduit de 6 % en 2022. C'est considérable. Le gouvernement russe lui-même admet que l'économie du pays aura reculé au moins de 3 % cette année – on s'attend à 4 % de récession supplémentaire en 2023 ! L'inflation en Russie s'établit aujourd'hui à 15 %. Ajoutons que des chiffres ont été calculés avant la mobilisation générale qu'a déclarée Vladimir Poutine, laquelle n'aura sans doute pas d'impact positif sur l'économie russe. On voit l'effet qu'elle a déjà eu en constatant le nombre de sorties du territoire, et je ne parle même pas du « moral des troupes ». Il faut le dire et le répéter : les sanctions ont bien un impact. On nous dit trop souvent que l'économie russe n'est pas affectée par les sanctions alors qu'elle l'est fortement !
Notre engagement aux côtés du peuple ukrainien dans ce conflit ne se fait pas sans peine pour notre économie. Les industries dont j'ai la charge sont considérablement touchées par la hausse du prix des énergies.
Sous l'autorité de la Première ministre, le ministre de l'économie et moi-même travaillons à résoudre ce problème. Bruno Le Maire sera d'ailleurs ce soir et demain au Luxembourg pour négocier avec nos partenaires européens des mesures d'atténuation de la hausse du prix des énergies sur les industries européenne et française. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, se trouve à Bruxelles depuis vendredi et y restera encore quelques jours pour s'assurer que le marché de l'énergie fonctionne davantage et que les prix de l'énergie baissent de manière durable. Reconnaissons que les efforts ont été accomplis, la plupart d'entre vous les ont même votés.
Madame Panot, vous avez mentionné l'augmentation des tarifs de l'électricité et d'autres énergies qui pèsera sur les Français l'année prochaine.