Derrière l'Ukraine, avec le piétinement du mémorandum de Budapest de 1994, c'est l'ordre mondial qui est attaqué. Alors, mes chers collègues, comment ne pas voir que cette guerre est aussi la nôtre ? Il me semble que la seule question qui se pose pour nous aujourd'hui est celle-ci : la France en fait-elle assez pour soutenir l'Ukraine ? Oui, la France est un soutien reconnu de nos amis ukrainiens, que celui-ci passe par la livraison d'armes, notamment de canons Caesar, par l'accueil de réfugiés, par un soutien financier, par notre influence décisive dans les sanctions décidées par l'Union européenne contre la Russie ou lors du vote du 1er juillet dernier, qui a permis d'accorder à l'Ukraine le statut de pays candidat à l'Union européenne, ou encore par les missions de la police scientifique visant à déterminer si des actes de torture ont été perpétrés.
Mais depuis quelques jours, la situation évolue de manière décisive : d'un côté, nous observons le recul de la ligne de front, avec la reprise par les Ukrainiens de villes précédemment occupées par les Russes, comme Izioum ou Lyman ; de l'autre, nous voyons une escalade qui monte encore d'un cran avec la menace de l'utilisation d'armes nucléaires, l'enlèvement du directeur de la centrale nucléaire de Zaporijjia – qui, depuis, a été libéré – ou encore les conséquences des pseudo-référendums d'annexion des quatre régions ukrainiennes de Zaporijjia, Kherson, Louhansk et Donetsk.
Face à ces menaces, madame la Première ministre, nous pensons que la France doit renforcer son soutien à l'Ukraine ,