Ce 3 octobre marque le 222ème jour depuis l'agression russe en Ukraine. Depuis 222 jours, les Ukrainiens vivent dans un pays en guerre ; depuis 222 jours, ils vivent au gré des sirènes et des alertes ; depuis 222 jours, ils subissent bombardements et attaques ; depuis 222 jours, ils vivent des horreurs : des viols de femmes et d'enfants, des actes de torture, des morts et des blessés qui se comptent par milliers, l'enlèvement de plus de 6 000 enfants ukrainiens envoyés en Russie, des crimes de guerre et l'enfer de Boutcha, Marioupol ou Kharkiv. En même temps que nous découvrons ces horreurs, nous prenons conscience du courage incroyable du peuple ukrainien, qui s'est uni dans un esprit de résistance hors norme.
Cette guerre, nous l'avons modestement approchée la semaine dernière en nous rendant à Kiev et à Tchernihiv – Tchernihiv, ville de 300 000 habitants, attaquée dès le 24 février, pilonnée et bombardée pendant tout le mois de mars mais qui s'est libérée le 4 avril dernier au prix de multiples souffrances. Aller dans un pays en guerre est une expérience qui marque, en raison des situations de détresse, des destructions que l'on voit, des regards qui disent parfois beaucoup plus que des paroles, des silences qui laissent entrevoir des horreurs dépassant l'entendement humain.
Derrière l'Ukraine, ce sont les principes fondateurs de l'Europe, de l'Union européenne elle-même, qui sont attaqués.