…et les libertés lorsqu'ils sont menacés, comme en Ukraine, aux portes de l'Europe.
Depuis 222 jours, le peuple ukrainien résiste héroïquement à l'agression inique de la Russie de Poutine. Beaucoup, nourris à plein par la propagande russe renvoyant une image de superpuissance de son armée et de ses dirigeants, estimaient pourtant que le pays tomberait en trois jours : il n'en a rien été.
La résistance ukrainienne a évidemment un coût. Un coût humain, tout d'abord – et en Ukraine, où la Russie s'adonne tous les jours à des massacres de civils et des crimes, il est effroyable. Les dirigeants russes devront rendre des comptes. Un coût économique et social également : une bonne partie des infrastructures ukrainiennes ont été totalement détruites, entraînant une chute drastique des productions et des millions de réfugiés internes et externes.
Pour faire face à cette crise, que nous demandent les Ukrainiens ? Outre des armes lourdes pour pouvoir se défendre, de l'aide humanitaire et de l'accueil des exilés sur notre sol dans les meilleures conditions possible, ils nous demandent, eu égard à leur sacrifice, des programmes d'aide à long terme pour la reconstruction, l'emploi, le logement, la santé. C'est bien la moindre des choses. Pour éviter de laisser une dette insurmontable à un pays victime d'une agression barbare, ils ont besoin de dons, plutôt que de prêts.
L'armée russe est désormais sur le reculoir, enchaînant les défaites, et Poutine multiplie provocations et menaces. Si la guerre a des répercussions économiques jusqu'en France et dans le monde, cela ne doit pas nous détourner de nos engagements, encore moins maintenant. La propagande russe a voulu instiller le poison de la division, en France et en Europe, en inversant la responsabilité du déclenchement de la guerre et de ses conséquences, pour la faire porter à l'Otan et aux gouvernements européens.
Aux Français qui se posent encore des questions – légitimes –, rappelons que le coupable du déclenchement de la guerre, et donc de ses répercussions, c'est la Russie de Poutine, et elle seule ! L'Ukraine ne défend pas seulement son territoire, mais aussi le modèle démocratique occidental que Poutine annonce désormais vouloir détruire : le combat des Ukrainiens, c'est aussi notre combat.
Raison de plus pour faire notre autocritique sur un certain aveuglement qui a touché un large spectre de la classe politique française. Car oui il y a bien eu l'aveuglement d'une certaine extrême gauche, qui, par un réflexe antiaméricain, n'a jamais voulu voir la menace que le dictateur russe au discours authentiquement fasciste faisait peser sur les fondamentaux démocratiques européens.