Le plan « logement d'abord » est nécessaire car il permet de trouver des solutions pérennes et adaptées à des publics divers. Toutefois, si un premier volet a été mis en œuvre, il faut considérer la problématique du sans-abrisme dans son ensemble. Ce plan prévoit un certain nombre de dispositifs, parmi lesquels l'intermédiation locative, qui a montré ses limites. Ainsi, dans les zones tendues, les loyers peuvent atteindre 800 à 900 euros par mois pour un logement de deux pièces, prix inabordable pour le public cible.
Même constat pour les logements très sociaux : dans de nombreuses villes, une très grande partie des demandeurs relèvent du PLAI. Or les constructions sont insuffisantes pour résorber ces demandes, obligeant ces familles à attendre plus de dix ans avant d'obtenir un logement. Quant aux logements fléchés en PLS, ils restent souvent vacants pendant des années faute de demandeurs répondant aux conditions de ressources, désavantageant tant les mal-logés qui ne peuvent y accéder que les bailleurs qui ne perçoivent pas de loyer. Quand une ville dépasse 30 % de logement social, la construction de PLAI y est plafonnée alors que son fichier de demandeurs est essentiellement composé de personnes éligibles à un logement en PLAI.
Le deuxième volet du plan « logement d'abord » devait être présenté cette année. Or aucune annonce d'ampleur n'a été faite et, pendant ce temps, les publics précaires continuent de gonfler les effectifs de demandeurs de logement. Quand ce deuxième volet sera-t-il rendu public ? De plus, ce plan devait permettre de prévenir les expulsions. Pensez-vous que la proposition de loi visant à protéger les logements contre l'occupation illicite, déposée par notre collègue Guillaume Kasbarian, va dans ce sens ?