Je ne pratiquerai pas la langue de bois, monsieur le ministre délégué, pour vous interpeller à la fois sur l'exécution des crédits de la mission et, plus globalement, sur le budget et la situation du logement.
En théorie, la mission Cohésion des territoires devait être discutée au début de l'examen de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2023. Si son examen n'avait pas été déprogrammé à cause du 49.3, elle n'aurait vraisemblablement pas été adoptée par l'Assemblée. Certes, nous ne saurons jamais ce qui serait advenu, mais je pense qu'une majorité des députés considérait que la situation du logement posait problème et que le projet de budget n'était pas de nature à le résoudre.
Quelques mois après, où en sommes-nous ? Les professionnels du secteur, parmi lesquels figure la Fédération française du bâtiment, parlent d'une « bombe économique, sociale et sociétale ». Tous les chiffres sont catastrophiques. Jamais le nombre de logements sociaux dont la construction est prévue n'a été aussi faible. La Fédération française du bâtiment explique que nous sommes revenus, en matière de réservations dans le neuf, en dessous des chiffres de 2020, c'est-à-dire moins de 20 000 au premier trimestre de 2023.
Les augmentations de charges atteignent des niveaux insoutenables du fait de l'absence de réglementation des prix pour les bailleurs sociaux. D'une manière générale, les prix du logement sont trop élevés. Pour nombre de nos concitoyens, trouver un logement, tout simplement, est devenu difficile.
Telle est la situation. Voilà pourquoi je considère qu'il s'agit d'un des principaux défis pour les prochaines années. Or, lors d'un débat organisé par le Haut Conseil des finances publiques auquel je participais, Gabriel Attal, qui ouvrait la rencontre, interrogé sur les ministères qui pourraient être appelés à faire des économies dans le cadre du plan de stabilité, a évoqué celui du logement. Cela accroît encore mes inquiétudes, d'autant que je suis député de la Seine-Saint-Denis. La question du logement est le problème numéro un pour nos concitoyens. Je souhaiterais donc, sinon que vous me rassuriez, au moins que vous me donniez quelques motifs d'espoir.